
Gold est un film dramatique américain réalisé par Stephen Gaghan.
Kenny Wells est un explorateur des temps modernes, magouilleur et rêveur, attendant désespérément que la roue tourne. Dos au mur, Wells fait équipe avec un géologue tout aussi malchanceux pour tenter un dernier coup de poker: trouver de l’or au fin fond de la forêt vierge indonésienne.
Ce n’est pas pour l’argent… c’est pour l’or !
Faisons les présentations. Tout d’abord, Stephen Gaghan s’est fait connaitre en tant que scénariste de Traffic (2000) et Syriana (2005). Son écriture s’appuie souvent sur des faits réels, ce qui amène une facette biopic/documentaire sur les longs métrages. Il apparaissait donc le choix parfait pour Gold, sauf que les producteurs pensaient d’abord à des cinéastes comme Spike Lee, Paul Haggis et Michael Mann. Le projet se traine quelques années (de 2011 à 2015), et puis Stephen Gaghan remplace Spike Lee, et démarre le tournage immédiatement. Paul Haggis (Collision, Dans la vallée d’Elah) officie comme producteur délégué et exécutif.
Au début des années 2010, le public assiste à un magnifique come-back, celui de Matthew McConaughey. Ce dernier enchaine les films à succès, aussi bien critique, que financier. L’Oscar du meilleur acteur viendra le récompensé pour sa prestation incroyable dans Dallas Buyers Club (2013) de Jean-Marc Vallée. Les producteurs de Gold voient en lui l’acteur idéal pour le rôle de Kenny Wells et pour également attiré le public en masse.
Entrons à présent dans le vif du sujet, à commencer par le scénario. Officiellement, Stephen Gaghan n’est pas intervenu sur l’écriture. L’histoire est signée par Patrick Massett et John Zinman, qui ont tous les deux collaboré sur Lara Croft :Tomb Raider (2001). Seulement, Gold présente quelques traits à la Gaghan. Le personnage de Kenny Wells s’articule sur plusieurs facettes, tant son destin s’assimile aux montagnes russes. Cependant, la structure narrative tire les ficelles classiques du film « inspiré de faits réels ». On peut tout voir, tout entendre, et ainsi tout prévoir.
Derrière la caméra, Stephen Gaghan se veut efficace avant tout. Son objectif est de nous conter une histoire rythmée et séduisante. La mécanique fonctionne, et tire sa force dans la prestation de Matthew McConaughey et la dramaturgie de son personnage. Il est certain que cette histoire aurait pu prendre une toute autre dimension cinématographique dans les mains de Michael Mann ou Spike Lee. Cependant, Stephen Gaghan parvient à nous offrir de l’aventure et un petit puzzle ironique sur les hautes sphères de la finance américaine.
Nous l’avons déjà souligné précédemment, Matthew McConaughey signe une prestation remarquable, et porte le long métrage sur ses épaules. Son investissement ne fait aucun doute, tant l’intensité de son jeu vibre jusqu’à la dernière seconde du film. Bryce Dallas Howard et Edgar Ramirez sont également convaincants, et entretiennent une alchimie intéressante avec McConaughey. A noter, les participations de Bruce Greenwood (Flight, Star Trek) et Corey Stoll (Ant-Man).
La musique du film est l’œuvre de Daniel Pemberton, dont le travail sur Steve Jobs a été particulièrement apprécié. Sur Gold, il nous propose un score satisfaisant, mais loin d’être exceptionnel.

En résumé, Gold reflète un véritable potentiel sur le fond et la forme, mais malheureusement Stephen Gaghan n’ose pas pousser sa scénographie et le langage du corps. Matthew McConaughey est toujours en forme, même sous les traits d’un génie/looser.