
Super-héros malgré lui est une comédie française coécrite et réalisée par Philippe Lacheau.
Apprenti acteur en galère, Cédric décroche enfin son premier rôle dans un film de super-héros. Un soir, alors qu’il emprunte la voiture de tournage, il est victime d’un accident qui lui fait perdre la mémoire. A son réveil, vêtu de son costume de justicier et au milieu des accessoires du film, il est persuadé d’être devenu le personnage du film avec une mission périlleuse à accomplir. Hélas, n’est pas héros et encore moins super-héros qui veut.
Rien de Neuf ?
Après s’être installé progressivement dans le paysage de la comédie française, Philippe Lacheau et son équipe souhaitent continuer dans le burlesque et la parodie. Malgré le changement de décor et de costume, on reste toujours au milieu des mêmes ficelles humoristiques et scénaristiques. Pourtant, le postulat de départ est très intéressant. Un délire qui peut fonctionner, encore fallait-il bien l’appréhender et lui offrir des outils aiguisés et précis.
Le script patauge au milieu des gags réchauffés et des dialogues peu subtils. Philippe Lacheau ne se renouvelle pas, alors que sa formule a besoin d’être retravaillée. L’effet « Babysitting » s’est estompé et il est temps de s’en rendre compte. Si l’on regarde les carrières de Francis Veber, Jean-Marie Poiré ou encore Patrice Leconte, ils ont essayé de nouvelles choses et collaboré avec différentes personnes. Philippe Lacheau pose les mêmes balises à chaque film, un aveu de facilité pour un minimum de risque. Il suffit de voir la filmographie de Jim Abrahams avec les frères Zucker (Hot Shots, Y a t-il un pilote dans l’avion). Nous avons trois bonnes comédies, mais ensuite l’effet s’est dissipé, à cause d’un manque de renouvellement dans l’écriture et la mise en scène. Le burlesque a plusieurs facettes, il y a de quoi nous faire rire avec une bonne histoire et de bons personnages. Malheureusement, Super-héros malgré lui n’est pas composé avec les bons ingrédients. La caricature des personnages reste peu attachante, et les dialogues sont assez faiblards dans l’ensemble. L’auto-parodie fonctionne à demi-mesure, ce qui entretient un minimum l’accroche.
La mise en scène s’amuse avec les codes du cinéma d’action et du super-héros. Les gags sont parfois lourds, très lourds, et par moment ça fait mouche. Une intermittence qui fragilise le rythme du film, car le gag doit continuellement déboucher sur un autre. Les scènes plus posées ne parviennent pas à nous passionner, et amènent un déséquilibre commun à chacun des films de la bande à Fifi.
Côté casting, on prend les mêmes et on recommence. Rien de neuf dans le jeu des acteurs et des actrices, ce qui est décevant. Seul, Julien Arruti tient plutôt bien son rôle de looser totalement éclaté. Jean-Hugues Anglade ne bénéficie pas assez d’auto-parodie, il aurait été sympathique de faire des clins d’oeil à certains de ses films. On verra par la suite, si Philippe Lacheau parvient à attirer de nouveaux visages dans ses films, car sa bande a besoin de sang neuf.

En résumé, Super-héros malgré lui va convenir à un public jeune, dont certains fans des supers-héros. En revanche, les plus anciens auront peut-être du mal à être conquis par l’humour gras et lourd de Philippe Lacheau. Ce dernier réchauffe constamment ses gags et ses personnages, et ça sera la même avec Alibi.com 2.