
Le Livre de Boba Fett est une série télévisée américaine en prise de vues réelles dans l’univers de la saga Star Wars. Il s’agit d’un spin-off de la série télévisée The Mandalorian, cette fois centrée sur le chasseur de primes Boba Fett.
La série est écrite par Jon Favreau et coréalisée par Robert Rodriguez, Jon Favreau, Dave Filoni, Steph Green, Bryce Dallas Howard et Kevin Tancharoen.
Quand t’es dans le désert…
Après s’être hasardés dans les bas-fonds de la galaxie, le légendaire chasseur de primes Boba Fett et la mercenaire Fennec Shand reviennent au milieu des dunes de Tatooine pour y revendiquer le territoire autrefois dirigé par Jabba le Hutt et son syndicat du crime…
Robert Rodriguez ouvre le bal avec un premier épisode intéressant. Le potentiel s’affiche clairement aux yeux des fans. L’approche de Jon Favreau est nous montrer le Boba Fett d’hier et celui d’aujourd’hui, de l’abandon et à la reconquête. Un contraste qui fait mouche, même si on aurait aimé voir un peu plus de détails avec le Sarlacc et une mise en scène plus identitaire que fonctionnelle.
Après le troisième épisode, la série connait son premier essoufflement. Jon Favreau étouffe les enjeux et le suspens. Le développement de Boba Fett manque cruellement de cohérence, par rapport à ce ses apparitions précédentes dans les films et la série « The Mandalorian« . Le scénario n’est articulé que par de grosses ficelles. On sent que de l’empressement de la part de toute l’équipe de la série. L’épisode le plus structuré est celui de Bryce Dallas Howard, mais malheureusement cet épisode appartient clairement à la série « The Mandalorian« . Les multiples coutures sont apparentes, ce qui nous amène à repenser l’intérêt d’une série spin-off sur le légendaire chasseur de primes. Le potentiel s’efface épisode après épisode.

Que peut-on retenir de positif dans cette série ? La musique de Ludwig Göransson prolonge à merveille le travail amorcé avec « The Mandalorian« . Le thème principal colle immédiatement à Boba Fett et son univers. Le compositeur s’est inspiré des musiques et des rythmes néo-zélandais, dont l’acteur Temuera Morrison est natif. Un parallèle qui fonctionne, notamment avec la tribu des Toskens.
Au niveau de la mise en scène, seule Bryce Dallas Howard s’en tire avec les honneurs. Robert Rodriguez déçoit par son manque d’audace. Son identité cinématographique passe quasi inaperçue. La direction artistique surfe sur la même vague que pour « The Mandalorian« , d’où une certaine efficacité. L’actrice Ming-Na se montre la plus convaincante dans le casting. Malheureusement, le talent de Temuera Morrison n’est pas mis en valeur.
On regrette que des interprètes comme Jennifer Beals, Danny Trejo ou encore Stephen Root soient autant sous-utilisés. Il y a également des personnages qui méritaient plus de développement comme la jeune Tusken, Krrsantan le Noir, Cad Bane et les Jumeaux. Une preuve encore une fois du manque de préparation pour Jon Favreau et Robert Rodriguez. Ces derniers ont misé principalement sur le fan service, afin de combler les trous scénaristiques et scénographiques. On s’attendait à mieux et à plus de subtilité. Il est peut-être temps que Kathleen Kennedy mise sur de véritables artisans et artistes pour nous offrir du spectacle dans la veine de « Rogue One » et « Les Derniers Jedi ». Deux œuvres qui divisent, car il s’agit de véritables propositions de cinéma.

En résumé, Le Livre de Boba Fett ne répond pas aux attentes. La série se révèle être un produit hybride et peu abouti. Boba Fett méritait un meilleur développement. Un gâchis !